Toute fête du calendrier hébraïque, vient accompagnée de son antithèse. Il s’agit de la force contraire à l’essence de la fête en question et celle-ci apparait dans l’univers au moment même de la fête. La raison en est simple : l’écorce et le fruit sont liés.

Avant de consommer l’esprit qui habite Pourim, nous devons en écarter l’écorce qui cache son véritable sens.

Pour entendre les messages essentiels cachés dans les événements de nos vies, nous devons savoir éplucher les éléments inutiles qui gâchent et qui cachent le bonheur.

« Amalek est l’écorce de Pourim. Il est impossible d’atteindre le secret de Pourim sans en avoir auparavant retiré son venin « Amalek ».

La lecture du passage concernant Amalek, et la guerre menée contre lui durant toutes les générations, précède obligatoirement Pourim.

Amalek représente le doute. Il incarne la peur qui s’installe en nous aux instants les plus importants de notre vie. La Thora révèle qu’Amalek s’est attaqué à Israël au moment même ou il sortait de son exil d’Egypte, et le message est clair : lorsque nous voulons quitter l’exil dans lequel nous nous trouvons, Amalek apparait immédiatement, paralysant nos pas et refroidissant nos décisions. Amalek sème le doute dans le processus de notre délivrance. C’est en chemin vers Eretz Israel qu’Amalek attaque, car son but est clair : empêcher Israël d’accéder à sa terre. Amalek représente cette force négative qui veut anéantir la « notion » de Peuple d’Israël, cette notion qui est pour lui, le danger ultime.

Amalek va nous séduire et nous persuader que notre place est encore en dehors de notre terre d’Israël, il va nous plonger dans cette torpeur de l’exil, nous empêchant de vivre au rythme de notre nation. Il va réduire notre judaïsme à des pratiques religieuses en dehors de notre terre, et donc loin du degré véritable de notre identité nationale. Amalek tente de nous rendre de plus en plus individuels, son combat consiste à nous faire sombrer dans un exile qui n’a pas de fond, et dans une thora qui n’a pas d’assise. Amalek est la cause directe de l’assimilation de plus de 70% de nos frères qui se meurent en douceur et sans faire de bruit, dans les gouffres de l’exil

La fête de Pourim vient donc démasquer cette plaie, et doit absolument réveiller notre nation toute entière à revenir à sa source, sur la terre de ses ancêtres et de ses futures enfants, afin de réaliser enfin son idéal : la révélation de l’éternité sur la terre.

Rav Yoel Benharrouche